31
Mai
2017
|
09:07
Europe/Amsterdam

Une nouvelle étude révèle le lien direct entre de mauvaises conditions de logement et une mauvaise santé

Des maisons saines ? Un Européen sur six vit dans un bâtiment insalubre, ce qui augmente les risques de maladie de 66 %. Se chauffer ou manger ? Un Européen sur dix souffre de pauvreté énergétique, une situation qui double les risques de problèmes de santé.

Le groupe VELUX présente aujourd'hui les résultats de l’édition 2017 du Healthy Homes Barometer dans le cadre d'un évènement dédié aux bâtiments sains se tenant au Parlement européen de Bruxelles. Une étude développée en collaboration avec Ecofys, Fraunhofer IBP, et Copenhagen Economics a examiné cette année les effets du logement sur la santé des individus partout en Europe. Elle a par ailleurs analysé les coûts que cela engendre pour la société, ainsi que différentes manières de s'attaquer au problème.

Les Européens qui vivent dans un bâtiment « insalubre » (contenant de l'humidité ou de la moisissure) sont plus d'1,5 fois (66 %) plus susceptibles d’avoir des problèmes de santé et 40 % plus enclins à souffrir d'asthme que les autres. D'autre part, les Européens frappés par la pauvreté énergétique (ce qui signifie ici qu'ils ne sont pas en mesure de chauffer leur foyer de manière confortable en hiver) sont deux fois plus susceptibles de déclarer avoir une santé fragile et près de trois fois plus enclins à déclarer avoir de l'humidité dans la maison.

Pour le Belgique, les chiffres sont tout aussi inquiétants. 1 Belge sur 8 vit dans un bâtiment insalubre. Les personnes vivant dans des bâtiments en mauvais état sont presque 2 fois plus susceptibles d’avoir des problèmes de santé dus au bâtiment dans lequel elles vivent.

Leurs risques de souffrir d’asthme, par exemple, sont 40% plus élevés que pour les autres belges.

Toutefois, les frais engendrés par les bâtiments insalubres ne touchent pas que les individus. Pour les sociétés et gouvernement européens, le total des frais (directs et indirects) liés à seulement deux des nombreuses maladies provoquées par un environnement de vie humide – l'asthme et la maladie pulmonaire obstructive chronique – atteint un montant stupéfiant de 82 milliards d'euros par an.

« Instinctivement, nous savons que vivre dans des conditions malsaines est mauvais pour notre santé, » remarque Michael Rasmussen, SVP Brand auprès du groupe VELUX. « Cette étude révèle à quel point les Européens souffrent en raison de leurs habitations, mais aussi les frais exorbitants auxquels la société s'expose en ne maintenant pas les maisons européennes vieillissantes dans un état convenable. »

Une solution est de moderniser les bâtiments européens par des rénovations saines et efficaces sur le plan énergétique. Si ces rénovations permettaient à la fois d'améliorer l'état de santé, de diminuer les coûts pour la société et de réduire les émissions de CO2, ce serait également un catalyseur pour les économies européennes qui en ont bien besoin. Le Healthy Homes Barometer 2017 examine par ailleurs le niveau de capital privé disponible pour les rénovations dans les États membres de l'UE – 30 billions d'euros – et ce qui serait nécessaire pour aider à débloquer une partie de ce montant pour l'investir dans la rénovation.

Ce ne sont ici que quelques-unes des conclusions étonnantes du rapport de cette année. L'analyse fournit pour la première fois de nouvelles preuves du lien entre le logement et la santé, en se basant pour cela sur des données de la vaste base de données Eurostat de la Commission européenne.

« Cette étude montre l'impact considérable qu'ont les bâtiments sur la santé des individus, l'intégration sociale, la qualité de l'air et le climat, » indique Maroš Šefčovič, vice-président de l'Union de l'énergie à la Commission européenne. « Quand plus d'un tiers des émissions de CO2 européennes est dû aux bâtiments, quand un Européen sur dix souffre de pauvreté énergétique et qu'un sur six vit dans des conditions insalubres, il est évident que ce changement doit d'abord s'opérer depuis la maison ».